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Promenades dans les expositions parisiennes

mes visites dans les expositions de Paris (et d'ailleurs)

« Joris-Karl Huysmans critique d’art » au musée d’Orsay

Huysmans (1848-1907), aujourd’hui surtout connu comme romancier (et notamment comme auteur de « A rebours », ses autres œuvres étant un peu oubliées…), s’est impliqué successivement à soutenir le naturalisme, à faire éclore le « décadentisme », avant de se convertir au catholicisme et de d’intéresser aux primitifs flamands par le biais de la religion. En même temps qu’un romancier, c’était un critique d’art très actif, suivant de près les salons dans les années 1870 et 1880 avant d’écrire des essais sur la peinture primitive.

L’exposition est donc bâtie à partir de ce parcours, et permet de présenter quelques tableaux académiques (qu’il rejetait puisque ça ne représentait pas « la vie moderne », selon les mots de Baudelaire), des tableaux naturalistes et impressionnistes (pour lesquels Huysmans s’est enthousiasmé), du symbolisme (à quoi Huysmans s’est beaucoup intéressé, car pour lui cela relève d’un naturalisme spirituel), et quelques œuvres de la Renaissance ou inspirées des primitifs.

Si cette évolution dans les appréciations de Huysmans a sa cohérence interne, ça conduit à juxtaposer des œuvres qui, quoique contemporaines, relèvent dans notre lecture actuelle d’écoles assez distinctes. Par conséquent, cette exposition non seulement juxtapose un bel ensemble de chefs-d’œuvre des années 1870-1890, mais nous amène à réfléchir sur cette contemporanéité, et à retrouver ce qui réunit ces œuvres et les liens et influences picturaux entre ces mouvements artistiques.

En revanche, je n’ai pas été convaincu par la contribution de Francesco Vezzoli, artiste contemporain associé à l’exposition : ses œuvres m’ont semblé un peu superfétatoires et inutiles ; et la dernière salle, censée évoquer le choc artistique et mystique que Huysmans a ressenti devant le retable d’Issenheim de Colmar, m’a paru franchement faible (notamment parce qu’elle fait complètement fi des volets du retable, aussi importants et saisissants que le tableau central) : on aurait certainement pu faire quelque chose de plus parlant...

Un très bel ensemble d’œuvres, et une réflexion intéressante !

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J
Très juste chronique ! Peut-être que la seule option possible pour réellement rendre hommage à J.-K. Huysmans aurait été de substituer la migration de cette exposition au musée d'Unterlinden de Colmar plutôt qu'au MAMCS de Strasbourg, après la présentation parisienne.
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L
Merci de votre commentaire !