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Promenades dans les expositions parisiennes

mes visites dans les expositions de Paris (et d'ailleurs)

« Comment les nazis ont photographié leurs crimes, Auschwitz 1944 » et « David Olère, dessins » au mémorial de la Shoah

Au début 1944, les troupes allemandes entrent en Hongrie, alors que l’Allemagne avait jusque-là protégé les régime dictatorial du maréchal Horthy, et les nazis décident la déportation de la communauté juive de Hongrie, qui avait jusque-là été relativement épargnée, sous la direction d’Adolf Eichmann. Ce projet d’extermination de plusieurs centaines de milliers de personnes à Auschwitz-Birkenau nécessitait une réorganisation du camp. Ces travaux furent menés sous l’autorité de Rudolf Höss, qui avait été commandant de ce camp pendant 4 ans.

L’exposition est centrée autour d’un album de photos, réalisé par le service photographique du camp, montrant l’arrivée des convois et l’organisation du tri des déportés et de leurs effets. Ce document, connu dès après la guerre, a fait l’objet d’une analyse approfondie. L’examen très détaillé des photos permet de montrer très précisément le mode opératoire mis en œuvre, mais aussi comment, malgré l’objectif de montrer l’efficacité de la machine SS, on y voit que les victimes ne sont pas un troupeau passif, qu’il faut les contraindre par la violence et que loin d’être les sous-hommes de la théorie nazie, les personnes gardent leur dignité. De nombreux détails permettent aussi de se rendre compte à quel point ces camps sont entourés, à proximité immédiate, d’une ligne importante de chemin de fer, d’une ville industrielle (où des déportés travaillaient dans les usines) et d’habitants qui ne pouvaient ignorer (ne serait-ce qu’à cause des fumées et des odeurs des fours crématoires) ce qui se passait dans les camps.

Une exposition d’une très haute tenue, et une démonstration implacable sur les horreurs organisées par la machine nazie !

A la sortie de cette exposition, sont présentés des dessins de David Olère, un artiste rescapé des camps et des Sonderkommando chargés de vider les chambres à gaz et de procéder à la crémation des corps, et qui a produit cette série d’œuvres à son retour en 1945-1946 : un témoignage de premier ordre sur les atrocités commises dans les camps !

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