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Promenades dans les expositions parisiennes

mes visites dans les expositions de Paris (et d'ailleurs)

"En couleurs, la sculpture polychrome en France 1850-1910" au musée d'Orsay


Le musée d'Orsay présente une exposition sur la sculpture polychrome, qu'elle résulte d'un assemblage de marbres de différentes couleurs (ou d'autres matériaux, bronze, ivoire, etc.) ou qu'il s'agisse de sculptures peintes (en marbre, en pierre, en bois, en bronze, en terre cuite, en cire, en faïence...). Hormis l'art populaire et parfois la sculpture religieuse, depuis la Renaissance il était acquis que l'idéal de la sculpture était la pureté et la blancheur du marbre, mais la redécouverte archéologique de l'Antiquité et du Moyen-Age a conduit le XIXe siècle à s'intéresser à nouveau à la couleur dans la sculpture.
Nombre de ces œuvres peuvent nous apparaître aujourd'hui passablement kitsch (comme une bonne part du bon goût bourgeois de la fin du XIXe siècle), mais il y a aussi de jolies réussites, qu'il s'agisse de petits objets décoratifs (car on est parfois à la limite de l'objet d'art, des arts décoratifs, plutôt que de la sculpture à proprement parler, tant la sculpture est intégrée avec l'orfèvrerie), de l'émergence de l'esthétique Art nouveau (qui, dans sa recherche de convergence entre art et artisanat d'art, entre œuvres d'art, décoration, mobilier et architecture, ne pouvait que s'intéresser à ces questions de polychromie), ou de chefs-d’œuvre indéniables comme la Vague de Camille Claudel en onyx et bronze, ou le beau Guerrier tartare à cheval d'Antoine-Louis Barye en bronze émaillé.
Au-delà de la sculpture comme objet autonome, toute cette évolution débouchera en particulier vers 1900 sur un très important développement, parfois industriel, des céramiques décoratives et des éléments architecturaux en majolique, en grès flammé ou en grès émaillé, dont l'architecture de l'Art nouveau fera un large usage.

Il est donc particulièrement intéressant de compléter la visite de l'exposition du deuxième étage par un passage dans les salles de dessins d'architecture (niveau 0, salles 17 et 21), qui présentent des documents sur l'usage de la couleur dans l'architecture et notamment le décor architectural. La théorie architecturale de Viollet-le-Duc a non seulement réhabilité une vision historiciste autorisant la peinture dans les édifices (notamment religieux) néo-gothiques ou le retour vers des formes associant pierre et brique en s'inspirant du XVIIe siècle, mais elle a aussi promu une vérité structurelle de la construction permettant par exemple de rendre apparents les jeux de couleur et d'aspect entre armatures métalliques, menuiseries, cloisons en briques etc. Et l'inspiration naturaliste ou régionaliste de l'Art nouveau poursuivra ce travail sur les formes, les couleurs et les matériaux.
En un mot, ça ne manque pas d'intérêt !

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