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Promenades dans les expositions parisiennes

mes visites dans les expositions de Paris (et d'ailleurs)

Vasarely au centre Pompidou

Victor Vasarely (1906-1997) se distingue par l'incroyable succès qu'a eu sa production dans les années 1960-1970, devenant une des caractéristiques de cette époque.

L'exposition adopte une présentation pour l'essentiel chronologique, ce qui permet de voir ses débuts dans les années 1920 et 1930, notamment dans le domaine de la publicité, influencés par les avant-gardes de l'époque (le Bauhaus en particulier, mais on voit aussi des liens avec le suprématisme ou le mouvement De Stijl). Il évolue ensuite vers une abstraction marquée par des formes, molles ou géométriques selon les tableaux, en grands aplats colorés.

C'est dans les années 1950 que les choses se précisent vraiment : apparaissent des structures quadrillées, qui font d'abord penser à la période américaine du Mondrian tardif. Et cela débouche sur l'art cinétique, dont vasarely rédige une sorte de manifeste à l'occasion d'une exposition à la galerie Denise René en 1955, qui réunissait également des artistes comme Jean Tinguely ou Yaacov Agam. Vasarely développe alors toute une production à base géométrique, jouant avec les déformations de réseaux de ligne ou de grilles pour créer des effets d'illusion d'optique et de relief.

Mais assez vite, ça glisse dans des exercices esthétisants un peu vains, une combinatoire trop mécanique pour donner du sens ou de l'émotion. Dans les années 1960-1970, au sommet de la gloire de Vasarely, il réalise nombre de commandes publiques (et privées) à une échelle architecturale, ses œuvres décorent toutes sortes d'objets, illustrent des couvertures de livres ou constituent le décors d'innombrables émissions télévisées.

C'est extrêmement ludique, mais d'une certaine façon, au contraire de ce qu'écrit le commissaire d'exposition (« rare exemple d'appropriation sociale du langage d'un artiste ») il s'agit plus de décoration que d'art : Vasarely décore les années 1970 comme Mucha avait décoré 1900, devenant l'archétype du goût petit-bourgeois de son époque. C'est très joli, très décoratif, mais un peu répétitif et ça perd de son intérêt à force d'être démultiplié dans les contextes les plus variés.

En un mot, c'est amusant, c'est ludique, c'est plutôt joli, l'exposition est très bien faite et tout à fait complète, mais je ne crierais pas au génie, et encore moins au génie injustement oublié...

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